Des plages à gogo

Alors que nous hésitions sur notre itinéraire, un brésilien rencontré à la gare routière hier nous a convaincus : marié à une française et parlant notre langue avec un adorable accent, il faisait la publicité de l’hôtel flambant neuf qu’ils viennent d’ouvrir dans la forêt surplombant la petite ville de Trindade. Décrite en quelques lignes dans notre guide, cette ville bordée une fois de plus de plages superbes (que nous espérons cette fois pouvoir tester !) a l’air bien sympathique et nous avons donc décidé de nous y rendre ce matin dans notre éternelle course vers le soleil. Cela semble bien parti puisque le ciel est pour une fois radieux. Nous en profitons pour admirer le paysage, jungle et mer entremêlés dans de beaux dégradés de couleurs tropicales, pendant l’heure de route qui nous sépare de notre destination. Ca monte, ça descend, ça tourne, ce sont de vraies montagnes russes et notre bus se traîne au fil des arrêts au bord de la route. Mieux vaut avoir l’estomac bien accroché !

Une fois arrivés, nous partons à la recherche de l’hôtel de notre ami d’hier, effectivement situé au calme en pleine forêt. Nous devons patienter un peu avant de pouvoir nous installer dans une jolie chambre tout en bois, avec une grande pièce commune et de beaux balcons pour admirer le paysage. Ce n’est pas tout à fait aussi idyllique que nous l’espérions, surtout que le soleil est maintenant caché dans les nuages, rendant l’endroit un peu sombre et oppressant. Mais qu’importe, nous ne sommes pas venus là pour rester dans notre chambre, à nous le bord de mer et ses plages censées être paradisiaques ! Le plus dur ici est de savoir laquelle choisir car le petit village est entouré de criques, chacune avec son nom, la côte ici étant aussi découpée qu’à Buzios. Il fait déjà trop gris pour se baigner mais la balade reste très agréable : d’immenses étendues de sable quasi désertes, bordant une mer aux jolis reflets verts. Bien que les températures nous fassent plus penser à un mois de mai ou juin français, c’est l’hiver au Brésil et les vacanciers semblent peu motivés pour se tremper dans l’eau.

Nous choisissons avec soin un restaurant avec une agréable terrasse, combinant ombre et position stratégique pour surveiller la plage où, à défaut de se baigner, les Brésiliens boivent des cocktails ou se relaxent dans des transats. Nous dégustons une spécialité locale, la moqueca de peixe, sorte de ragoût de poissons aux épices. Comme d’habitude ici, les portions sont énormes : les plats sont généralement proposés à la carte en portion complète ou en demi portion et une demi portion suffit largement à rassasier un affamé pour la journée ! Comme nous sommes des affamés gourmands, nous ne résistons pas à la vitrine de la boulangerie du village devant laquelle nous passons en continuant notre promenade et achetons quelques uns de ces délicieux gâteaux à la noix de coco dont le Brésil a le secret. Bien installée sur notre terrasse dans la forêt avec un bon bouquin, j’arrive même à ne pas râler contre le temps maussade !

La soirée nous offrira l’occasion de poursuivre notre exploration des plages. De l’autre côté du village, nous découvrons encore de magnifiques paysages : une immense plage à perte de vue où seules quatre ou cinq personnes se baladent comme nous. De gros rochers arrondis semblent jetés là un peu par hasard pour ponctuer ces étendues désertes. Dans les lueurs du soleil couchant, le spectacle est magnifique et me fait penser à l’éblouissement des colons portugais, décrit dans le livre Rouge Brésil que j’avais lu avant de partir : comment ne pas imaginer que ces côtes brésiliennes soient une nouvelle version du paradis terrestre !