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Un paysage irreel

Dimanche 4 Mars, Twizel

Nous nous levons tot afin de visiter l’Antarctic Center, que nous n’avons pas eu le temps de voir hier, avant notre depart de Christchurch. Nous avons juste une formalite a regler avant de partir : reserver les nuits d’hotel pour la semaine a venir, puisque apparemment il faut ici etre prevoyants. Nous pensons profiter du service rendu par la YHA (auberge de jeunesse) de la ville qui propose de reserver gratuitement les prochaines nuits des clients souhaitant sejourner dans cette chaine d’hotels. Helas, nous dechantons vite : tout est deja complet dans les deux villes ou nous souhaitons loger alors que nous nous y prenons presque une semaine a l’avance. Decidement, les vacances ici vont devenir plutot agacantes s’il faut chaque jour passer des heures a trouver un hebergement qui ne soit pas deja plein. Nous n’avons pas vraiment le choix et decrochons notre telephone pour partir a la chasse a l’hotel. Une heure et une bonne douzaine d’appels plus tard, nous avons reussi a reserver nos deux prochaines etapes, devant meme modifier notre itineraire faute de trouver le moindre hotel a Wanaka ou se tient dieu sait quelle fete ce jour la. Nous sommes plutot agaces par ces problemes d’hebergement, jamais rencontres jusque la, surtout quand le receptionniste de l’hotel nous tend la facture et que nous decouvrons que nous en avons pour plus de 20$ (10€) de telephone avec ces betises. Decidement, deja que la Nouvelle Zelande etait un pays cher pour notre petit budget, si en plus nous gaspillons tout notre argent en telephone ou en hotels trop chers, ca ne va pas s’arranger !

Avec tout ca, il est en plus trop tard pour visiter notre musee de l’Antarctique et, vu la route qu’il nous reste a faire, nous abandonnons l’idee, plutot decus. Nous partons directement pour Twizel, la petite ville ou nous logerons ce soir, situee non loin du Mont Cook, le plus haut sommet de Nouvelle Zelande a plus de 3000 metres. Nous commencons par traverser la plaine de Canterbury, ou se situe Christchurch, et la monotonie nous gagne : des kilometres et des kilometres de plaine toujours identique s’etendent autour de nous, traverses par une route toute plate dont nous ne voyons pas la fin. Heureusement, nous obliquons enfin en direction des montagnes et marquons un arret bienvenu au magasin Tin Shed (abri en tole !), grand entrepot en pleine campagne accole a une ferme et proposant tous les souvenirs du pays. Nous flanons parmi les rayons proposant d’assez jolis choses, notamment plein d’habits en laine bien chauds. J’hesite un peu a craquer pour un pull ou des chaussons bien douillets mais y renonce vite faute de place dans nos sacs deja bien remplis. Et puis, mieux vaut attendre l’Amerique du Sud ou les prix des pulls sont derisoires et ou le froid risque de justifier un tel achat ! Nous nous offrons un bon jus de fruits frais a la petite echoppe attenante et le degustons au soleil avant de reprendre la route pour faire une pause pique nique. Les routes de Nouvelle Zelande semblent tres bien amenagees avec partout des aires de repos ou de pique nique, souvent dans de tres jolis paysages, c’est bien pratique.

Notre arret suivant est pour le lac Tekapo, grand lac de barrage situe en pleine nature au milieu de nulle part et entoure par les montagnes. Helas le temps s’est couvert et le lac plutot gris sous les nuages accumules. Nous admirons quand meme la petite chapelle de pierre, offrant sans doute la plus belle vue existant depuis une eglise puisque le mur situe derriere l’autel est vitre et donne directement sur le lac ! Nous nous amusons du monument grandiose erige sur les bords du lac a la gloire des... chiens de bergers, sans qui la fortune moutonniere du pays n’aurait pu se faire, et representant donc un gigantesque berger et son chien. Nous repartons ensuite et commencons a guetter les sommets alentour. Nous ne sommes plus tres loin du Mont Cook et nous devrions normalement le voir a l’horizon, le ciel s’etant entre temps degage. Thibaut, qui ne conduit pas, le repere le premier : un enorme triangle blanc qui se detache des autres montagnes plus basses. Je m’arrete pour photographier ce sommet symbolique, bien contente que le temps nous permette de l’apercevoir puisque cette region est generalement plutot pluvieuse et les montagnes cachees par les nuages. Il me faut prendre mille precautions pour traverser la route et profiter du point de vue, les conducteurs neo zelandais roulant comme des fous. La vitesse sur les routes nationales est limitee a 100 km/h et la plupart des automobilistes la depassent allegrement, alors qu’il s’agit souvent de routes de montagne etroites et tortueuses. L’hecatombe de petits mammiferes a fourrure ecrases tout le long des routes temoigne de cet acharnement a foncer. Nous repartons prudemment pour decouvrir au detour d’un lacet apres un col un paysage irreel : le mont Cook, maintenant tout proche, se detache sur le ciel bleu juste devant nous et se reflete dans les eaux non moins bleues du lac Pukaki. La vue sur la chaine de montagne est incroyable et le spectacle de tous ces sommets se reflechissant dans le lac au milieu des pins nous laisse emerveilles. Les couleurs sont magnifiques et nous avons vraiment de la chance d’avoir un ciel aussi degage.

Notre hotel se revele etre une bonne surprise egalement. Il s’agit d’une ferme perdue au milieu des champs a quelques kilometres de la minuscule ville de Twizel. Les plaines dorees s’etendent a perte de vue sous le ciel bleu avec au loin toujours la silhouette caracteristique du Mont Cook. Nous choisissons entre trois chambres toutes aussi mignonnes les unes que les autres dans un petit batiment independant. La cuisine et la salle de bains sont partagees mais nous sommes les seuls clients ce soir, autant dire que nous avons l’impression d’avoir une maison pour nous tous seuls. Nous voici consoles de nos deboires avec les reservations, si tous les paysages sont comme celui-ci cela valait le coup de souffrir un peu.

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