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En train

7 septembre 2006, Kuala Lipis - Kota Bharu

Enfin nous avons nos billets de train apres encore deux passages devant le guichet. Pour ne pas mourir d’inanition pendant les huit heures de trajet prevues en pleine chaleur, nous faisons un tour au marche local. Les vendeuses sourient en nous voyant, essayent quelques phrases en anglais et rigolent quand je tente de leur expliquer en malais que nous voudrions seulement un demi kilo de ramboutans, pas deux kilos !

Nous arrivons sur le quai - heureusement a l’ombre - une heure en avance, des villageois attendent deja. Deux heures plus tard le train arrive : une grosse locomotive diesel, deux fourgons pour les marchandises et deux voitures pour les voyageurs. Nous nous installons dans la voiture de queue, du cote a l’ombre, j’ai eu le temps d’y reflechir avant.

Le train manoeuvre encore dix minutes puis part enfin, toutes portes ouvertes, il fonce dans un tunnel vert taille dans la jungle. Par endroits un accident sur la voie fait bondir le train, nos sieges defonces et nos corps disloques. La jungle est partout autour de nous, juste repoussee dans quelques villages où descendent les ecoliers de retour de classe. En lisant les panneaux indicateurs qui defilent, je realise que la vitesse du train n’est elevee qu’en apparence, environ trente kilometres par heure de moyenne sur un trajet de 260 km.

Nous essayons cinq sieges differents pour trouver le plus confortable, le moins enfume par les cigarettes ou les gaz de la locomotive, celui dont la fenêtre s’ouvre lorsqu’il fait chaud, celui dont la vitre est intacte lorsqu’il pleut. Notre manege amuse beaucoup les autres passagers, malais habitues au manque de confort. Le soir tombe alors que nous n’avons parcouru que la moitie du trajet et rattrape qu’un quart de notre heure de retard. Le noir tombe dans notre voiture apparemment pas eclairee, nous changeons de siege une nouvelle fois pour aller dans la voiture de tete. Celle-ci est eclairee, les sieges sont plus confortables et les vitres ferment. Mais elle est pleine de touristes et la chaleur est pire.

Apres avoir repris du retard en attendant de croiser d’autres trains sur la voie unique, avoir gagne du temps en roulant a toute allure quand la voie est meilleure, le controleur se debarrasse d’un coup de tous ses touristes a la gare de Wakaf Bharu. Il est minuit mais les taxis patients attendent pour embarquer tout ce riche monde vers les hotels de Kota Bharu a quelques kilometres d’ici. Nous partageons un taxi avec deux touristes allemands. Le chauffeur veut nous indiquer un tres bon hotel qu’il connait, mais comme nous tenons a celui que nous avions choisi la course sera plus chere pour nous.

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