Partis faire un tour... à vélo

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Far west bolivien

Jeudi 28 Juin, Uyuni

Vite, vite, pas le temps de traîner ce matin, notre bus part à 10h et nous avons encore plein de choses à faire. Thibaut file retirer de l’argent pendant que je termine notre petit déjeuner, nous disons au revoir à nos amis Morgan et Virginie dont les chemins vont cette fois définitivement diverger des nôtres... peut être nous reverrons-nous en France ! Nous bouclons nos sacs à dos et prenons enfin le chemin de la gare routière. Loin des grandes gares routières animées et bien organisées, celle de Potosi est un simple espace au bord d’un grand boulevard où quelques cahutes minuscules vendent les billets pour les prochains départs. Les bus ne sont pas beaucoup mieux, seules les peintures aux couleurs vives leur donnent un petit air gai. Nous allons bientôt comprendre pourquoi ils sont dans cet état en attaquant la route qui nous mène à Uyuni. En fait de route, il s’agit d’une piste de terre serpentant à travers les montagnes hostiles de l’altiplano. Nous traversons un plateau vallonné, poussiéreux, avec de temps en temps d’improbables villages faits de quelques cahutes.

A mi chemin, nous marquons une halte mais le vent qui souffle en rafale emportant la poussière environnante nous empêche de nous dégourdir les jambes aux alentours. Nous nous réfugions dans l’unique petit café restaurant où tous les passagers du bus se sont précipités. Certains sont déjà attablés, engloutissant à toute allure le plat du jour avant le départ du bus. Je goûterais bien cette sorte de ragoût à l’air plutôt appétissant, surtout que je commence à avoir faim, mais j’ai un peu peur que les conditions d’hygiène du coin ne soient pas vraiment adaptées à nos faibles estomacs occidentaux. Et puis, l’expérience de l’altitude m’a appris que manger un lourd repas alors que nous sommes proches des 4000 mètres n’est pas vraiment une bonne idée. Je me contente donc d’un Coca et des quelques biscuits que nous avons emportés avant que le bus ne remballe ses passagers et ne reprennent sa route. Derrière nous la poussière continue de voler dans le vent et les quelques maisonnettes retournent à leur solitude. Les conditions de vie doivent décidément être bien rudes ici.

Nous arrivons à Uyuni en fin d’après midi au milieu de l’animation bon enfant d’un immense marché en plein air, vendant tout un bric à brac sur des étals de fortune. Nous trouvons un hôtel pas franchement extraordinaire, où l’accueil est si glacial que nous manquons faire demi tour. Mais il est tard, il faut encore que nous trouvions une agence pour partir en excursion demain et de toute manière ce n’est que pour une nuit. Cette impression de toujours déranger finit par devenir pesante et je commence à me dire que je ne vais pas être fâchée de quitter la Bolivie. Nous ressortons aussitôt en quête de la perle rare : l’agence qui va nous permettre de découvrir le salar d’Uyuni et ses paysages magnifiques dans des conditions de confort et de sécurité acceptables. Nous avons entendu beaucoup de récits de voyageurs faisant état de l’organisation déplorable des agences boliviennes, véhicules en panne, provisions insuffisantes, guides complètement perdus, voire même panne d’essence en plein désert (beaucoup moins amusant) et ce n’est pas le récit de Morgan et Virginie qui nous a beaucoup rassurés. Ceux-ci ont failli se perdre quand leur chauffeur a décidé de continuer le tour comme prévu malgré la tempête de neige qui sévissait : résultat plusieurs heures bloqués dans la tempête avant de devoir finalement faire demi tour pour affronter la longue route du retour sans avoir rien vu. Nous avons donc décidé de bien nous renseigner avant de signer avec une agence et surtout de payer un peu plus cher s’il le faut pour éviter ce genre de problème (il faut dire aussi qu’on nous a déjà fait le coup de la tempête de neige à la Laguna Brava et que nous n’avons pas envie de revivre l’expérience !!).

Hélas, l’organisme indépendant qui se chargeait de recueillir les avis de voyageurs concernant les agences a fermé ses portes. Nous avons beau faire le tour de la ville, nous ne recueillons aucune information supplémentaire : toutes les agences se ressemblent (des réduits miteux), affichent le même programme (tour de 4 jours et 3 nuits dans le Salar et le Sud Lipez sans plus de détails) et mettent en vitrine les mêmes témoignages euphoriques de voyageurs contents de leur service ("la plus belle expérience de ma vie"). Nous voilà bien avancés avec tout ça ! Nous avions aussi repéré un hôtel de sel apparemment très agréable au bord du Salar mais personne ne répond au téléphone mentionné dans notre guide. Nous ne sommes vraiment pas motivés pour partir 4 jours dans le désert dans ces conditions et décidons donc de changer nos plans : nous nous contenterons de 2 jours pour découvrir plus en détails le Salar, d’autant que le reste de l’excursion ressemble beaucoup à ce que nous avons vu au Chili et que nous craignons d’être déçus. Nous choisissons une agence qui a l’air pas trop fantaisiste et trouvons notre bonheur : un tour axé sur le Salar avec une nuit au bord et une excursion au volcan éteint qui le domine. En plus, cela nous permettra d’être un peu à l’écart du flux touristique habituel. C’est quand même incroyable que sur les dizaines d’agences présentes en ville pour exploiter la notoriété grandissante de la région pas une ne soit capable de proposer quelque chose de différent de ses voisines. Au contraire, toutes semblent avoir comme unique critère le prix, identique partout du coup, sans chercher à faire mieux ou autrement. Espérons que nous sommes bien tombés et ne regretterons pas trop notre choix !

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