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I bot li no gud (*)

Mardi 30 Janvier, Port Vila

Nous nous reveillons un peu fatigues, nous n’avons pas tres bien dormi a cause de la chaleur. Notre thermometre indique uniformement 30 degres quelle que soit l’heure, condescendant a descendre a 29 au milieu de la nuit. Malgre la fenetre ouverte et le ventilateur a fond, la chaleur humide est difficile a supporter. Nous profitons tranquillement du petit dejeuner en terrasse ou heureusement le vent nous apporte un peu de fraicheur. Nous decouvrons enfin le lagon a la lumiere du jour et sommes emerveilles par sa couleur bleu translucide, variant du marine au turquoise selon les zones. Je suis impatiente d’aller tester les plages et surtout les fonds sous marins, l’eau est si claire que nous distinguerions presque le fond depuis la terrasse.

Nous partons ensuite reperer un peu les environs afin d’organiser nos 3 semaines dans ce pays, pour l’instant plutot floues. La rue principale est vite exploree avec ses quelques magasins a souvenirs et ses boutiques vendant alcools et parfums detaxes (le Vanuatu est une zone franche). Nous en profitons au passage pour faire le plein de fruits au marche, ouf les prix sont raisonnables, rien a voir avec Noumea. Le marche se tient sous une grande halle et deborde de fruits et legumes tropicaux poses sur des tables en bois ou a meme le sol. Nous sommes accueillis par des piles de noix de coco, de cannes a sucres et d’ignames, le tout vendu par lots du volume d’un fagot. Euh, nous allons plutot nous contenter des fruits au detail joliment disposes sur les petits etals des marchandes. Vetues de "robes missions", ces amples robes longues en couleur a motifs de fleurs jugees plus decentes par les missionnaire pour habiller les femmes que leur tenues traditionnelles et qui ont perdure depuis, les marchandes se rassemblent en petits groupes pour papoter a leur aise, apparemment indifferentes a leurs marchandises. Le prix de chaque fruit ou lot de fruits est indique sur un petit carton pose devant : un regime de bananes, 200 Vatus, une noix de coco bien pleine, 40 V, ces 3 jolies mangues, 50V. Nous avons la drole d’impression de jouer a la marchande et c’est un vrai plaisir de pouvoir faire des achats ainsi sans avoir a negocier chaque prix comme en Asie. Nous trainons un peu plus longtemps que necessaire en profitant du spectacle du marche : partout des sourires, des gens calmes et pas stresses, cela fait du bien ! Nous completons nos emplettes par un passage au supermarche : ce soir, fini le restaurant, c’est nous qui cuisinons et nous nous rejouissons d’avance de pouvoir ainsi preparer les plats qui nous plaisent.

Crabes bien ficeles

Apres une petite pause dejeuner ou nous avons la surprise d’etre accueillis en francais par un serveur empresse (cela fait toujours drole d’entendre parler francais si loin de chez nous), nous passons aux choses serieuses, la recherche de l’agence vendant les billets de bateau. Nous avons la mauvaise surprise d’etre accueillis par une pancarte indiquant que tous les trajets inter iles sont suspendus jusqu’a nouvel ordre. Nous avons du mal a en croire nos yeux et rentrons quand meme dans l’agence demander confirmation. Une charmante employee nous apprend que le bateau est effectivement en panne et attend des pieces venant d’Australie (!) pour pouvoir etre repare, bref ce n’est pas pendant notre bref sejour que nous avons un espoir de le voir repartir. Cela nous fait irrestiblement penser a une excellente anecdote racontee dans notre Loney Planet. Sur une des iles les plus eloignees de l’archipel, la tondeuse a gazon servant a entretenir l’herbe de la piste d’atterrissage de l’aeroport est un jour tombee en panne. Les avions ne pouvaient plus atterrir a cause de l’herbe trop haute et la tondeuse ne pouvait etre reparee car les habitants attendaient une piece venant... par avion !!! Bon, quand cela nous arrive en vrai, nous trouvons tout de suite ce genre d’histoire beaucoup moins drole meme si elle est revelatrice de la vie quotidienne dans ce drole de pays perdu en plein ocean. Nous allons devoir etudier des deplacements inter iles en avion et surement reduire notre programme a une seule autre ile pour des raisons budgetaires.

Nous repassons a l’hotel poser nos achats et profitons des VTT gratuitement mis a la disposition des clients pour repartir en direction de la plage. Nous n’allons quand meme pas passer notre premiere journee au Vanuatu sans profiter du lagon. Nous pensons au depart aller jusqu’a l’ile de Erakor a quelques kilometres de la ville mais apres avoir en vain cherche notre chemin parmi les collines pentues sous la chaleur ecrasante, nous nous contentons d’un but plus modeste. Nous prenons le bateau taxi gratuit pour l’ile d’Iririki, petit ilot abritant un complexe hotelier dans la baie faisant face au centre ville. L’ile en elle meme est un peu decevante car les bungalows et immeubles de l’hotel se succedent sans discontinuer mais la vue sur le lagon turquoise vaut le coup d’oeil. Je profite de l’eau merveilleusement claire, meme si la plage de sable n’abrite pas grand chose comme vie sous marine. Demain, c’est decide, nous partons a la decouverte des ilots plus eloignes pour profiter enfin des magnifiques fonds sous marins.

* en bislama : le bateau est casse / the boat is not good

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